Eliminer Blum, une obsession de l'extrême droite
rideau
Blum
L'élimination de Blum est pour Maurras ( à gauche ) ... une obsession. En avril 1935, dans L'Action française, il trempe sa plume dans le venin: C'est [Blum] un monstre de la République démocratique. Détritus humain,à traiter comme tel. [...] L'heure est assez tragique pour composer la réunion d'une cour martiale qui ne pourrait fléchir. M. Reibel demande la peine de mort contre les espions. Est-elle imméritée des traîtres ? Vous me direz qu'un traître doit être de notre pays: M. Blum en est-il ? Il suffit qu'il ait usurpé notre nationalité pour la décomposer et la démembrer. Cet acte de volonté, pire qu'un acte de naissance, aggrave son cas. C'est un homme à fusiller, mais dans le dos.
Toujours dans L'Action française en octobre de la même année: Vous avez quelque part un pistolet automatique, un revolver, ou même un couteau de cuisine ? Cette arme, quelle qu'elle soit, devra servir contre les assassins de la paix dont vous avez la liste. Et le 15 mai 1936, Maurras récidive, malgré les sanctions dont il a été l'objet: « C'est en tant que Juif qu'il faut voir, concevoir, entendre, combattre et abattre le Blum [. ..] ».
La palme de l'abject revient à Jean Renaud, chef de la ligue Solidarité française, qui définit le 8 février 1936 le programme de son mouvement s'il venait à prendre le pouvoir: A 6 heures, suppression de la presse socialiste; à 7 heures, la franc-maçonnerie est interdite; à 8 heures on fusille Léon Blum [...].
Et de fait la perspective d'un passage à l'acte amène Léon Blum à faire vérifier les gonds et les portes et à réparer les vieilles serrures de son appartement du quai de Bourbon comme en témoigne une facture de 1935. Éreinté par la presse d'extrême droite depuis ses premiers engagements en faveur de Dreyfus puis aux côtés de Jaurès, Léon Blum donne l'apparence d'un homme blindé qui méprise ses détracteurs.
Maurras
anecdote
accueil
Accueil
Léon Blum